Articles de Presse - L’intérim, une roue de secours permanente

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Articles de Presse - L’intérim, une roue de secours permanente
L’intérim, une roue de secours permanente

Haro sur le « travail intérimaire à vie » ! Voici le mot d’ordre d’un collectif fédérant depuis janvier 2005 les délégations CGT de quatre grandes entreprises de l’industrie automobile dans le Rhône (Koyo SMI, Renault Trucks, Bosch et Arvin Meritor). Il lance ce mois-ci une vaste campagne syndicale contre l’« utilisation abusive du travail précaire » dans la métallurgie. A l’origine de ce mouvement de fronde, une montagne de chiffres et un « pourcentage anormalement élevé » d’intérimaires dans les ateliers, selon la CGT, qui prévoit une journée d’action sur ce thème le 14 juin à Vénissieux. « L’intérim représente 50 à 80 % des lignes de montage et des postes les plus pénibles ! », avance le collectif, tout en déplorant que l’intérim constitue aujourd’hui « une technique permanente de gestion des effectifs ». « Chacun aspire à la stabilité », souligne-t-on à la CGT. Pour établir une radiographie de l’intérim dans le secteur automobile rhodanien, plus de 300 questionnaires ont été envoyés aux travailleurs intérimaires des entreprises concernées (lire ci-dessous). Le constat est sans appel : « C’est un scandale. Cela ressemble à de l’esclavage moderne. On est au pied d’une montagne », note Patrick Jullien, porte-parole du collectif, qui parle d’un « triangle infernal de la précarité » et réclame une vague d’embauches. D’autant que selon lui, ce sont toujours les mêmes intérimaires qui vont d’une entreprise à l’autre. « Au fil des années et avec l’aide des boîtes d’intérim, Bosch, Renault Trucks, Arvin Meritor et Koyo SMI se sont constitué un réservoir humain formé et polycompétent, qui fait la navette entre ces grandes entreprises », observe-t-il. « Il n’y a aucune collusion de ce type », se défend la direction de l’équipementier Koyo, à Irigny, où le travail en intérim représente plus d’un tiers du collège ouvrier. Tout en plaidant une mauvaise conjoncture économique pour le secteur automobile à Lyon, elle avance une autre lecture des faits. « Dans un même bassin d’emploi et dans un même secteur d’activité, il est normal que nous retrouvions les mêmes interlocuteurs », explique Jean-Luc Serraton, directeur des ressources humaines. « Nous sommes dans le registre de la polémique infondée », a pour sa part réagi hier la direction de l’agence d’intérim Manpower. Fabrice Arfi



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Source : 20 Minutes